I – Contexte

Le Togo, riche en histoire et en diversité culturelle, aspire à un renouveau basé sur l’unité et la reconnaissance des erreurs passées. Depuis son indépendance en 1960, le pays a traversé des périodes de turbulences politiques et économiques, marquées par la gouvernance autoritaire de la famille Gnassingbé. Le patrimoine culturel et artistique exceptionnel du Togo, ainsi que le rôle crucial du sport dans la société, sont des piliers essentiels pour le développement social et économique du pays.

Malgré l’adoption d’une politique culturelle en 2011 sous l’impulsion de l’UNESCO, visant à faire du secteur culturel et créatif un levier de développement, les résultats ont été décevants. Le Fonds d’aide à la culture (FAC), créé en 2013, n’a pas réussi à atteindre ses objectifs, se limitant à financer de petits projets. En 2023, une nouvelle orientation a été donnée avec la création du Fonds national de promotion culturelle (FNPC) et du Fonds national de soutien à l’industrie cinématographique et audiovisuelle (FoNSICA), mais les défis persistent.

En résumé, après 20 ans sous Faure Gnassingbé, le bilan de la politique culturelle et sportive est largement négatif. Le discours officiel se concentre sur la promotion culturelle, mais il manque une véritable politique de soutien aux industries créatives culturelles (ICC). Malgré les pressions des acteurs culturels, il n’y a toujours pas de politique efficace pour faire du secteur culturel et créatif un levier de développement et poser les bases d’une économie de la culture.

II – Éléments du diagnostic

  1. Patrimoine culturel et artistique : Le Togo possède un riche patrimoine culturel et artistique, mais celui-ci est souvent sous-valorisé et méconnu. En 2024, le budget alloué au secteur culturel est de 2 milliards de francs CFA ce qui reste insuffisant pour couvrir les besoins de conservation et de promotion du patrimoine culturel.

  2. Infrastructures sportives : Les infrastructures sportives sont insuffisantes et inégalement réparties sur le territoire. La Fédération Togolaise de Football (FTF) a approuvé un budget de 3,6 milliards de francs CFA pour 2024, destiné principalement au développement des infrastructures sportives et à l’organisation des compétitions. Cependant, ce budget ne couvre pas tous les besoins en infrastructures sportives pour d’autres disciplines.

  3. Éducation culturelle et sportive : L’éducation culturelle et sportive est peu intégrée dans les programmes scolaires, limitant la sensibilisation des jeunes à leur patrimoine. Les ressources budgétaires actuelles ne permettent pas une intégration efficace de ces disciplines dans le système éducatif.

  4. Gouvernance et politique culturelle : La gouvernance autoritaire a entravé le développement d’une politique culturelle et sportive inclusive et démocratique. Le budget global de l’État pour 2024 s’élève à 2.179,1 milliards de francs CFA, mais les allocations spécifiques pour la culture et le sport restent limitées par rapport aux besoins réels.

III – Défis, enjeux ou problèmes et solutions possibles

  1. Défis culturels :
    • Problème : Sous-valorisation du patrimoine culturel.
    • Solution : Valoriser le patrimoine culturel matériel et immatériel, organiser des festivals et expositions, et ouvrir des musées régionaux.
  2. Défis sportifs :
    • Problème : Insuffisance des infrastructures sportives.
    • Solution : Investir dans la construction et la rénovation d’infrastructures sportives modernes et accessibles.
  3. Défis éducatifs :
    • Problème : Faible intégration de l’éducation culturelle et sportive.
    • Solution : Intégrer l’éducation culturelle et sportive dans les programmes scolaires et ouvrir des écoles spécialisées.
  4. Défis de gouvernance :
    • Problème : Gouvernance autoritaire et centralisée.
    • Solution : Promouvoir une gouvernance démocratique et inclusive, décentraliser les initiatives culturelles et sportives.

IV – Recommandations pour la mise en œuvre des solutions

  1. Promotion de la culture togolaise :
    • Recenser et partager les pratiques culturelles importantes.
    • Réhabiliter les ruines et vestiges patrimoniaux.
    • Organiser des festivals et expositions décentralisés.
    • Ouvrir des musées régionaux.
  2. Développement des infrastructures sportives :
    • Construire et rénover des stades omnisports modernes.
    • Équiper les lycées de plateaux sportifs et former des entraîneurs spécialisés.
    • Encourager la pratique des sports traditionnels.
  3. Éducation culturelle et sportive :
    • Intégrer l’éducation culturelle dans les programmes scolaires.
    • Ouvrir des écoles spécialisées et des écoles des métiers péri-artistiques.
    • Relancer l’apprentissage des langues nationales.
  4. Gouvernance et coopération panafricaine :
    • Décentraliser les initiatives culturelles et sportives.
    • Encourager la coopération culturelle et sportive avec d’autres pays africains.
    • Sensibiliser les organisations régionales et panafricaines au soutien des arts et
      du sport.

V – Recommandations à la mise en œuvre dans le cadre de la vision

  1. Vision à long terme :
    • Créer un environnement favorable à l’épanouissement individuel et à la construction d’une société togolaise juste et solidaire à l’horizon 2050.
    • Promouvoir une identité culturelle et sportive forte et panafricaine.
  2. Stratégies de mise en œuvre :
    • Mettre en place des politiques culturelles et sportives inclusives et démocratiques.
    • Assurer un accès équitable à la culture et au sport pour tous les citoyens.
    • Intégrer les technologies numériques et l’intelligence artificielle dans les initiatives culturelles et sportives.