I – Contexte national et international

Dès l’accession du Togo à l’indépendance, les premiers dirigeants qu’pays se sont attelés à élaborer pour le pays un projet économique devant garantir la souveraineté économique et conduire, en toute prudence, à une souveraineté monétaire.

1.1 – La politique économique du premier gouvernement du Togo

Dans la perspective de cette souveraineté économique puis monétaire, le choix a été fait de fonder le développement économique du pays sur les quatre piliers suivants :

  • Un développement économique basé sur un équilibre entre les trois secteurs primaire, secondaire et tertiaire mais accordant une priorité à l’agriculture, comme secteur moteur du développement. Il s’agissait d’une agriculture intégrée à l’élevage et à la pisciculture dans les zones propices et équilibrée entre cultures vivrières, cultures d’exportation (café cacao principalement) et arboriculture (palmier, cocotier, teck …)
  • Des finances publiques assainies avec un budget équilibré et le remboursement de la dette existante afin de focaliser la capacité d’endettement du pays sur les besoins des investissements importants prévus en infrastructures portuaires et routières,
  • Une coopération internationale basée sur le principe de la  diversification des partenaires économiques et techniques, avec une volonté délibérée de choisir le meilleur partenaire dans chacun des domaines économiques prioritaires
  • Un panafricanisme selon la conception du groupe de Montrovia, qui prône une vision commune du futur de l’Afrique basée sur « une coexistence et une coopération harmonieuses entre les États africains indépendants, mais sans nécessité d’une fédération politique et d’une intégration forte ».

Les projets initiés dès le début des années 60 ont permis au Togo de connaitre une première décennie où le taux moyen de croissance du PIB variant de 10 à 14% par an. Hélas, le coup d’Etat du 13 janvier 1963, a brutalement mis fin à l’une des premières expériences continentales de construction d’un Etat francophone véritablement indépendant et souverain. Depuis lors, l’histoire du Togo a été profondément marquée par des crises successives qui ont, en fin de compte, empêché le pays de progresser tant sur le plan de la démocratie que celui du développement économique et social.

1.2 – Politique des grands travaux, éléphants blancs et ajustement structurel

A partir de 1974 toutefois, au bénéfice du boom généralisé des matières premières et en particulier des phosphates, les nouveaux dirigeants du Togo se sont lancés dans une politique expansionniste dite de grands travaux qui, au lieu de garantir l’indépendance économique a abouti à des investissements hasardeux, financés par un endettement massif, à un moment ou les taux d’intérêt mondiaux étaient particulièrement élevés. Etudes de faisabilité fantaisistes, détournement massif des fonds finançant ces investissements, mauvaise gestion des entreprises d’Etat créées pour gérer ces investissements, cette gabegie a abouti assez rapidement à la création d’éléphants blancs dont certains n’ont jamais fonctionné, ou au mieux, ont fonctionné à peine quelques années, avant de mettre la clé sous la porte pour des problèmes de trésorerie et  faute de financements supplémentaires, de matières premières, d’énergie, ou parfois de débouchés pour les productions dont la mévente était chronique, surtout lorsque ces productions sont confrontées à des importations dont les prix étaient bien plus compétitifs.

La période 1980-1990 qui suivit fut une période douloureuse d’ajustement structurel, période au cours de laquelle tous les investissements sociaux (éducation, santé) furent bloqués, les entreprises d’Etat privatisées dans des conditions défavorables sans que cette cure d’austérité n’aboutisse à un règlement satisfaisant de la situation de la dette publique du Togo.

1.3 – Un rendez-vous citoyen manqué

A la faveur des mouvements de contestation des pouvoirs autocratiques africains du début de la décennie 90, les Togolais se sont largement mobilisés pour mettre fin au système sanguinaire et maffieux. Une conférence nationale qui s’est proclamée souveraine s’est tenue du 8 juillet au 27 aout 1991 avec pour ambition de trouver collectivement et avec la contribution des différentes communautés, corps constitués, partis politiques et associations représentés par ces délégués des solutions à la crise multidimensionnelle que traversait le Togo.

Les travaux qui se tenaient en plénière les matins, ont dressé un bilan sans complaisance de la gouvernance du Togo de 1960 à 1990, adopté des actes et résolutions, adopté la déclaration de politique  générale de la CNS, élu le premier ministre de transition et les membres du parlement de transition. Les après-midi, les centaines de délégués étaient répartis dans des commissions mises en place et qui avaient pour mission de définir une nouvelle trajectoire pour l’avenir du Togo, dans leurs  domaines respectifs qui sont :

  1. Commission constitutionnelle et institution de la transition
  2. Commission des affaires politiques, des droits de l’Homme et des libertés
  3. Commission des affaires économiques financières et foncières
  4. Commission Santé et affaires sociales
  5. Commission Education, recherche scientifique et affaires socio-culturelles
  6. Commission de la défense et de la sécurité.

Consignés dans leurs rapports respectifs, les diagnostics et recommandations élaborées par ces commissions ont également servi à l’élaboration de la déclaration de politique générale de la conférence nationale.

La conclusion de la déclaration de politique générale de la Conférence nationale Souveraine du Togo, synthèse ultime des travaux techniques de la conférence nationale se résume comme suit :

« Au terme de la définition des orientations générales de la société démocratique nouvelle, la conférence nationale souveraine lance un appel solennel à la conscience de chaque citoyenne et de chaque citoyen Togolais pour ressusciter, cultiver et entretenir toutes les valeurs qui permettront, sur la Terre de nos Aïeux, la construction d’une nation véritable dans la réconciliation, la Concorde et la paix.

Le Togolais nouveau doit cultiver l’effort, l’ordre et la discipline. Il doit respecter, au plus haut degré, la chose publique, aimer le travail bien fait avoir le sens du sacrifice.

L’unité nationale ne se réalisera que grâce à son aptitude à la réconciliation, à sa pratique résolue de la solidarité nationale, à son honnêteté sans faille… »

En 1992, est adoptée à une très large majorité (99,17%), une constitution incarnant le choix du régime semi présidentiel par une large majorité de la CNS. Cette constitution de la IVème République était sensée être à la fois un rempart imprenable et un socle destiné à promouvoir un Etat démocratique respectueux des droits et libertés fondamentales. Malheureusement, la Constitution de 1992 n’a cessé d’être attaquée par le système autocratique. Modifiée à plusieurs reprises, elle a ainsi perdu certaines des dispositions essentielles qui garantissent les fondamentaux de la démocratie : la séparation, l’indépendance et l’équilibre des pouvoirs, des élections libres et transparentes, la limitation des mandats, l’Etat de droit et le respect des droits humains, la bonne gouvernance, le développement économique et social au profit du plus grand nombre de citoyens.

1.4 – Une dégradation persistante de la situation économique et sociale des Togolais

Pour l’immense majorité des Togolais, la déliquescence de l’économie s’est poursuivie malgré les efforts réels et visibles de la population pour développer des activités économiques productrices de revenus, notamment dans les secteurs de l’agriculture vivrière et commerce.

S’abritant derrière l’affichage de taux de croissance mirobolants et des discours triomphalistes, d’indices Doing Business trafiqués, les dirigeants ne semblent guère avoir conscience de l’écart grandissant entre leurs conditions de vie et celles du citoyen moyen.

Malgré des taux de croissance affichés supérieurs à 5% et en dépit des efforts déployés par le gouvernement togolais et les partenaires internationaux, la persistance, voire l’aggravation de la pauvreté sont donc réelles au Togo et s’expliquent par les facteurs suivants :

  • Le détournement et l’accaparement massif, à des fins personnels, des ressources du pays et de celles mises à disposition au titre de l’aide au développement ;
  • L’absence d’une volonté politique réelle et sincère d’œuvrer à l’amélioration durable des conditions de vie des Togolais. Les distributions ad hoc de microcrédits et d’outils agricoles rudimentaires, de même que les consultations médicales foraines à l’approche des échéances électorales sont privilégiées car servant plus directement l’objectif prioritaire des autorités togolaises de se maintenir au pouvoir ad vitam aeternam ;
  • L’instabilité politique et sociale et l’Etat de non droit qui affectent l’évaluation du risque souverain et renchérit le coût des financements dont le pays a besoin pour investir dans le développement des infrastructures ;
  • L’ instrumentalisation des institutions judiciaires, au plus haut niveau, à des fins de répression, d’élimination des adversaires politiques gênants, voire de banditisme d’Etat, ce qui aboutit à la condamnation récurrente de l’Etat togolais au paiement de dommages et intérêts colossaux, prélevés sur les fonds publics, au détriment du financement du développement (cf. affaire Togo-Electricité, cas d’actes de torture dans l’affaire dite de tentative d’atteinte à la sûreté de l’Etat ; affaire de l’exclusion abusive de neuf députés de l’Assemblée nationale élus en 2007, et d’autres affaires en instance auprès de juridictions sous-régionale et internationale).

1.5 – Un endettement redevenu abyssal en dix ans et taux de chômage élevé

L’Accord Politique Global (APG) signé en Août 2006, ainsi que les élections législatives qui l’ont suivi en 2007, ont ouvert la voie à la reprise de la coopération internationale après une dizaine d’années de suspension et à l’accès du Togo à l’initiative « Pays pauvre très endetté (PPTE) ». Environ la moitié de la dette extérieure du Togo a été annulée entre 2009 et 2011 à la suite de l’achèvement du processus. L’Union Européenne, la France en tête, est le principal contributeur de l’aide bilatérale.

L’achèvement du processus PPTE en 2010 et l’effacement d’une partie significative de l’endettement du pays ouvrit la voie à une endettement qui est passé de 107 % du PNB en 2007 à moins de 45% entre 2011 et 2014.

Depuis, l’annulation partielle de la dette, la spirale infernale de l’endettement du pays a repris, sous couvert de financement de projets importants de réhabilitation ou d’extension des infrastructures. La dette publique atteint de nouveau YYY% du PIB en 2023.

 Le taux de chômage reste très élevé, en particulier au sein de la jeunesse.    

II – Enjeux et Objectifs du Pilier “Économie, Agriculture, Industrie, infrastructures”

Fondamental pour la refondation du Togo, ce pilier a pour objectif général de tirer les leçons du passé et de définir les grandes lignes d’un développement économique et social inclusif garantissant l’indépendance économique réelle d’un Togo débarrassé du fardeau de l’endettement. Il s’agit d’élaborer un plan concret et réaliste assurant le développement harmonieux de toutes les régions économiques du Togo, la création d’emplois permettant à la jeunesse d’être maitre de son destin et d’assurer les grands équilibres macro-économiques.

Les objectifs spécifiques de ce projet sont détaillés ci-après.

2.1 – Les axes stratégiques et priorités de redressement économique social et politique

Le premier objectif est de définir clairement les grandes lignes du modèle économique correspondant à la charte éthique et aux droits du nouveau citoyen Togolais tant au niveau individuel que collectif.

L’émergence politique, économique, sociale et politique du Togo est non seulement possible, elle est impérative et cessera d’être un vœu pieux, un slogan  sans cesse ressassé pour devenir réalité lorsqu’elle trouvera son ancrage dans un plan stratégique global, définissant de manière précise et détaillée, les composantes d’une vision holistique.

Les orientations économiques du Nouveau Contrat Citoyen à définir devront également être cohérentes avec celles retenues au titre de la coopération internationale (pilier 4) ainsi qu’au titre de la décentralisation et de l’aménagement du territoire (pilier 8).

L’impact des orientations économiques retenues sur les autres piliers seront résumées et répercutées vers les autres piliers du projet, notamment vers les piliers Education et Formation, Gestion de l’Environnement de l’Eau et de l’Energie, pour un plan d’action cohérent et réaliste.

Le pilier 2 du Plan d’action aura deux volets un plan d’urgence et une vision prospective :

  • Le plan d’urgence de redressement économique sera fondé sur la première des valeurs cardinales de la société togolaise : la solidarité. En effet, solidarité et partage aussi bien en interne qu’avec la diaspora togolaise ont toujours été les éléments régulateurs dans les durs moments que le Togo a traversés au cours des cinq dernières décennies. Ce plan d’urgence s’appuiera sur l’agriculture qui est le premier secteur d’activité du pays. Toutefois, il permettra l’amorce d’une industrialisation progressive du pays dans le but d’une part de créer des emplois, en particulier pour les jeunes, et d’autre part d’apporter un appui à l’agriculture pour la conservation et la transformation locale des productions agricoles.
  • Une vision prospective ouverte sur l’avenir, échéance qui verra le pays lever les derniers handicaps et lourdeurs qui l’empêchent de changer de dimension économique et de développer ses propres pôles d’excellence. La définition de cette vision prospective et de ses pôles d’excellence sera le vrai rendez-vous de la restauration de la confiance entre Togolais, ainsi que celui de la vraie réconciliation. Cette réconciliation est indispensable pour mobiliser énergies, savoir-faire et compétences en vue de la définition d’un avenir commun susceptible de résister, quoi qu’il advienne, aux clivages exacerbés qui ont plongé le pays dans les abysses de la pauvreté, voire de la misère.

2.2 – Agriculture, Développement rural, Environnement (littoral et forêts)

L’agriculture est le principal secteur d’activité de l’économie togolaise. Sa part dans la valeur ajoutée nationale est toujours croissante, frôlant les 50%. Elle occupe à ce jour plus de 60% de la population active, représentant ainsi un secteur stratégique vital de l’économie.

L’agriculture doit, de ce fait, être réaffirmée comme l’une des priorités du plan d’urgence de redressement de l’économie togolaise. Une attention primordiale doit être accordée à ce secteur, tant au niveau de l’évolution des techniques agraires qu’à celui du l’amélioration des rendements et de la conservation des récoltes.

Quatre objectifs urgents et prioritaires doivent être retenus pour le volet agriculture, développement rural et environnement du plan d’action :

  • L’autosuffisance alimentaire,
  • L’évolution des techniques culturales aux fins de réduire la pénibilité du travail et d’améliorer les rendements,
  • L’arrêt de la spéculation à outrance sur les productions agricoles afin de permettre aux agriculteurs de bénéficier pleinement du fruit de leur labeur (effets pervers des missions de l’ANSAT),
  • La mise en place d’une industrie agroalimentaire permettant d’assurer la conservation des produits agricoles, de garantir les revenus et d’ajouter de la valeur aux produits issus des productions du monde rural.

La superficie du Togo étant relativement restreinte comparée à celle d’autres pays de la sous-région, des choix judicieux devront être faits au plan national, pour définir le type d’agriculture à privilégier : agriculture familiale alliant agroforesterie, écologie et respectueuse de l’Homme et de la nature ou bien système intensif à forte productivité, faisant un usage massif de semences génétiquement modifiées d’engrais chimiques et de pesticides, ce qui semble être modèle d’affaire actuellement en cours.

Un équilibre devra être défini entre cultures vivrières, cultures industrielles et cultures de rente. 

2.3 – Industries et mines

Le secteur industriel est peu développé au Togo. Pour des raisons de prébendes et de corruption, le système autocratique a délibérément préféré investir des sommes colossales dans des projets industriels qui ont presque tous échoué.

La réhabilitation de ce secteur sera faite avec la plus grande prudence, avec un  choix judicieux des chaines de valeurs pour lesquels le Togo dispose d’un avantage compétitif ainsi qu’à partir d’un inventaire et d’une évaluation coût-rentabilité rigoureux.

Cette réhabilitation et cet inventaire devraient avoir pour objectif de promouvoir la transformation locale des produits agricoles et minerais  pour créer de la valeur ajoutée locale, seul moyen de générer pour les populations revenus, consommation et donc développement partagé.

Une industrie agroalimentaire transformatrice est indispensable pour promouvoir la sécurité alimentaire, la conservation des denrées périssables produites et garantir ainsi le revenu des producteurs.

Pour le secteur minier, une évaluation exhaustive des potentialités à promouvoir est nécessaire. Outre l’importance des ressources disponibles, cette évaluation doit tenir compte d’un certain nombre de contraintes telles que :

  • Le partage avec les populations résidentes des retombées positives de l’exploitation minière
  • La gestion des risques d’expropriation et leur compensation, ainsi que restitution des terres après remise en état à l’issue de l’exploitation minière afin que les populations locales puissent reprendre leurs activités habituelles
  • Les questions environnementales, avec ses impacts sur la santé des populations, qu’il s’agisse de l’impact des poussières ou matériaux polluants liés à l’exploitation (radioactivité par exemple) ou de l’épineux problèmes de la gestion des effluents issus de l’exploitation minière ou de la transformation industrielle.

2.4 – Commerce, tourisme et autres activités du secteur tertiaire

Le commerce, le tourisme et autres activités du secteur tertiaire permettent de valoriser les investissements en infrastructure (port en eau profonde par exemple), ainsi que l’agroalimentaire et le patrimoine culturel du pays.

Secteur dynamique resté en grande partie informel, le commerce est sans doute celui qui continue d’employer une partie importante de la population urbaine togolaise, en particulier les femmes. Fortement éprouvé de manière récurrente depuis une dizaine d’années, ce secteur mérite la plus grande attention et les usagers des marchés doivent être soutenus et encadrés par des mesures incitatives : sécurité, entretien des routes, construction de locaux, microcrédits, facilités bancaires, épargnes solidaires, assurances etc. Les marchés à vocation régionale sont à doter d’infrastructures modernes adéquates.

Concernant le tourisme, le littoral, de taille réduite certes, mais aussi les nombreux lacs et lagunes, de même que les sites touristiques et réserves naturelles du Togo présentent des atouts indéniables. L’aménagement des quelques 30 kilomètres de littoral doit se faire de toute urgence si l’on veut d’une part, arrêter les dégâts de l’érosion et de la pollution de la côte et, d’autre part, tirer le meilleur parti de ce don de la nature, à travers les activités portuaires, de pêche et de loisirs, bien encadrées.

Le tourisme souffre incontestablement d’un manque de professionnalisme et d’encadrement. Les infrastructures de transport, d’accueil et d’hébergement, restent dérisoires et dissuasifs pour les touristes. Pourtant le pays ne manque pas d’atouts à offrir : sites et paysages diversifiés, patrimoine culturel varié et tant de richesses à découvrir et à valoriser. Le Togo peut s’inspirer des expériences réussies dans les pays voisins et tout particulièrement des « petits pays » comme le Cap Vert et l’Île Maurice qui, en plus des bonnes pratiques démocratiques à présenter, offrent au monde des merveilles dont la nature les a dotés.

2.5 – Des infrastructures

Elles sont indispensables pour porter le changement de paradigme économique (eau et irrigation, énergie, infrastructures portuaire ferroviaire et routière, éducation et formation professionnelle)

Dans un contexte mondial marqué par le réchauffement climatique qui affecte durement l’Afrique et provoque une alternance subie de sécheresse extrême d’une part, de pluies diluviennes et dévastatrices d’autre part, la maîtrise de l’eau est un facteur primordial permettant de réduire les aléas d’une agriculture pluviale. Le projet de port sec de Blitta en lien avec la réhabilitation du ferroviaire est un projet à reconsidérer, dans le contexte sous régional de la concurrence intense entre les ports de Cotonou, de Tama et d’Abidjan pour l’approvisionnement des pays voisin enclavés. 

Un aménagement du territoire en bassins régionaux permet de définir les travaux d’infrastructure, parfois peu intensifs en capital, telles que des retenues d’eau qui sont nécessaires pour apporter un appoint d’irrigation qui peut changer la donne en termes de productions locales en substitution des importations (riziculture) et en termes de rendements agricoles. Il en est de même pour des ouvrages de taille plus importante tels que des barrages fournissant de l’électricité, pour les industries, de l’eau d’irrigation et permettant de valoriser un potentiel piscicole.

De tels investissements permettent également de sortir les populations des zones rurales de l’isolement, avec la fourniture d’eau potable, d’électricité et des possibilités d’emplois permettant de réduire l’exode rural et de concevoir un schéma de développement décentralisé et inclusif, capable de porter la décentralisation souhaitée au niveau politique.

III- Instructions pour les contributions :

Le pilier Économie, Agriculture, Industrie, infrastructures est central dans l’élaboration du Nouveau Contrat Citoyen qui vise à établir une démocratie économique et politique véritablement inclusive, basée sur la bonne gouvernance, l’Etat de droit et la participation de tous. Pour atteindre les objectifs ambitieux de ce pilier, nous avons besoin de contributions diverses et complémentaires aussi bien au niveau national qu’à l’échelle régionale pour les contributeurs qui connaissent certaines spécificité géographique et  peuvent contribuer à faire avancer la conception des schémas d’infrastructure et de production agricole et industrielles, notamment en modernisant des pratiques historiques qui ont fait leur preuve.

Pour garantir des contributions succinctes et ciblées, nous accepterons des soumissions sous forme de papiers de 2000 mots maximum, soit l’équivalent de 4 pages, sur chaque thématique abordée dans le cadre du pilier Économie, agriculture, industrie, infrastructures. Ces contributions doivent être précises, bien argumentées, et directement liées aux objectifs de ce pilier. Elles doivent aborder de manière concise les problématiques spécifiques, proposer des solutions pratiques, et intégrer les meilleures pratiques et expériences pertinentes. Nous encourageons les contributeurs à se concentrer sur l’essentiel pour maximiser l’efficacité de leurs propositions.

IV- Conclusions :

L’heure est venue d’engager une dynamique vertueuse de redressement et de développement économique et social, avec des forces nouvelles, représentées par la jeunesse, les femmes, les citoyens les bonnes volontés et tous les talents dont regorge le pays.

« Nous devons incarner le changement que nous voulons voir dans le monde » disait le Mahatma Gandhi. On ne peut pas changer l’autre sans une thérapie personnelle qui passe par les fourches caudines d’un travail introspectif sur soi. Toute autre démarche ne peut que conduire aux vieilles recettes et aux mêmes avatars qui ont maintenu un si petit et néanmoins beau pays sous boisseau, au bord de l’asphyxie. Le Plan d’Action du Nouveau Contrat Citoyen (PA-NCC) fixe un cap et trace un chemin pour tous les Togolais et les amis du Togo qui veulent changer le pays : véritablement et profondément.

Ils sont tous bienvenus pour poser les bases, pour « bâtir la cité » selon les prescriptions mêmes de notre inusable Hymne nationale, « la Terre de nos Aïeux » !